Traduit et librement adapté de Calibrating Dichroic Color Heads for Variable Contrast Black and White Printing par Paul Butzi
Hubert Klein, 2022
Modifications : calcul pour une échelle de densité en 21 segments (DO 0.15), et calibration pour une tête Super Chromega D et du papier Fomabrom. Ajout d’une section sur les grades du papier.
Introduction
On peut utiliser une tête d’agrandissement couleur dichroïque pour régler le contraste des papiers d’impression noir et blanc à contraste variable. Beaucoup de personnes travaillant en chambre noire savent qu’il faut augmenter la proportion de magenta pour obtenir un contraste plus élevé, et de le jaune pour obtenir un contraste plus faible. Les fabricants de papier ne sont souvent pas d’une grande aide ; gênés par les différences entre les marques d’agrandisseurs et entre les agrandisseurs individuels, ils ne proposent que de vagues directives. Même lorsque les fabricants de papier proposent des tableaux de réglages de filtration, ils omettent un élément essentiel : préserver la cohérence de l’exposition lors du réglage du contraste. Comme ces réglages sont faciles à effectuer, cela devrait faire partie des avantages de l’utilisation d’une tête dichroïque.
L’intérêt de régler le contraste du tirage sans avoir à régler l’exposition doit être expérimenté pour être compris. Des changements mineurs du contraste du tirage sont effectués aussi facilement et rapidement que des changements mineurs de l’exposition. Comme le papier semble avoir une vitesse constante, différentes parties du tirage peuvent être exposées avec différents réglages de contraste facilement. De même, le contraste des masquages peut être ajusté, et l’exposition du masquage sera toujours liée à l’exposition globale du tirage de manière raisonnable. En outre, la possibilité de régler rapidement l’exposition et le contraste permet de comprendre les effets de la modification du contraste global du tirage.
Ce document propose une méthode permettant de calibrer une tête dichroïque afin qu’elle puisse être utilisée comme source lumineuse à contraste variable et à exposition constante.
Comment fonctionne le système
Les tireurs noir et blanc ont pour habitude de régler les hautes lumières du tirage en ajustant l’exposition, et de modifier le contraste du tirage pour ajuster les ombres, à l’image de l’adage « Exposer pour les ombres, développer pour les hautes lumières » concernant les négatifs. Ces pratiques résultent des propriétés naturelles des matériaux photosensibles.
Malheureusement, avec les papiers à contraste variable, deux effets rendent cette pratique difficile. Tout d’abord, lorsque vous ajustez la filtration au niveau de la source lumineuse, vous modifiez l’intensité de la lumière. Deuxièmement, lorsque vous ajustez le filtrage (et donc la couleur de la lumière), la vitesse apparente du papier change. Ces deux effets se combinent pour produire un décalage de l’exposition du tirage ; ce changement peut vous obliger à déterminer à nouveau l’exposition du tirage chaque fois que vous modifiez le contraste.
Cependant, deux observations essentielles permettent de résoudre ce problème :
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l’introduction de la densité neutre (ND, neutral density, c’est-à-dire des quantités égales de cyan, magenta et jaune) modifiera l’exposition du tirage sans altérer le contraste
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la modification de l’exposition lorsque nous modifions le contraste est facile à mesurer et suit un schéma simple
Ce système élimine les changements d’exposition en mesurant le changement de vitesse entre les différents réglages de contraste, puis en introduisant du filtrage de densité neutre pour compenser tout changement, de sorte que lorsque vous modifiez le contraste, l’exposition du tirage reste inchangée. En d’autres termes, nous trouvons le réglage de contraste où le papier semble être le plus lent1, puis nous utilisons des changements de filtration neutres en termes de contraste pour » ralentir » tous les autres réglages de contraste afin qu’ils correspondent au réglage le plus lent.
1Ou le moins sensible
Impression à l’aide du système
Pour illustrer le fonctionnement pratique du système, je vais vous décrire ma procédure d’impression de base.
Je commence par utiliser des bandes d’essai pour choisir une exposition qui me donne la densité des hautes lumières que je souhaite. Une fois que j’ai obtenu l’exposition souhaitée, je fais soit un tirage complet, soit un essai sur une grande surface pour évaluer le contraste global. Dans certains cas, j’ajuste le contraste pour obtenir la densité d’ombres que je souhaite ; dans d’autres, j’ajuste le contraste pour obtenir la bonne » sensation » du tirage. Dans un cas comme dans l’autre, tous les réglages de contraste que je fais produisent exactement la même densité des hautes lumières. En ajustant simplement la filtration en fonction du graphique de calibration (Figure 2), je peux obtenir le contraste que je veux, et je n’ai jamais à ajuster mon exposition.
Calibration du système
Il y a plusieurs choses dont vous aurez besoin si vous voulez suivre cette méthode et calibrer votre tête d’agrandisseur dichroïque pour l’utiliser comme source lumineuse à contraste variable.
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Tout d’abord, vous aurez besoin d’un agrandisseur avec une tête de filtration dichroïque…
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Ensuite, vous aurez besoin d’une échelle sensitométrique . J’utilise une échelle à 21 segments, avec des segments de 0,15 densité (référence T2110, fabriqué par Stouffer Graphic Arts Equipment). J’’imprime cette échelle par contact. Les instructions qui suivent peuvent être réalisées avec une échelle dont la densité est différente de 0,15, mais certaines modifications devront être apportées.1 Sachant qu’une augmentation d’exposition d’un diaphragme correspond à un accroissement de la densité de 0.3, un diaphragme représentera deux segments sur mon échelle de densité
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Ensuite, vous aurez besoin d’un photomètre pour agrandisseur. Pour ma part j’utilise un posemètre classique pour appareils photos . Il permet l’affichage des mesures en IL (ou EV), 1 IL représentant un diaphragme, cela simplifie les lectures. D’autres appareils plus sophistiqués pour mesurer l’intensité de la lumière au niveau du plateau de l’agrandisseur, comme les analyseurs de couleur, fonctionneront également
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Enfin, vous aurez besoin d’une réserve du papier à contraste variable que vous avez l’intention d’utiliser, découpé en bandes adaptées au tirage par contact de l’échelle de densité, et de la configuration habituelle de développement du tirage, car des modifications du temps de développement ou du révélateur d’impression peuvent modifier la vitesse et le contraste du papier.
La procédure d’étalonnage est assez simple :
1. Effectuez des tirages successifs avec différents paramètres de filtration du jaune et du magenta.
2. À l’aide de ces tirages, nous déterminons la vitesse du papier et l’échelle d’exposition (contraste global) que le papier présente à ce réglage de filtration
3. On détermine ensuite la quantité de densité neutre (ND) nécessaire pour produire un changement d’exposition donné
4. Pour chaque réglage de filtration, on calcule la quantité de densité neutre que nous allons ajouter pour » ralentir » le papier afin qu’il corresponde à la filtration la plus lente (généralement jaune maximum ou magenta maximum)
5. On crée finalement un graphique, avec l’échelle d’exposition le long de l’axe horizontal, et le réglage de couleur le long de l’axe vertical. Sur ce graphique, nous allons déterminer la quantité de magenta et de jaune à utiliser pour produire une échelle d’exposition donnée. En utilisant les combinaisons de couleurs de ce graphique, nous pouvons modifier le contraste du tirage à volonté, et les hautes lumières du tirage resteront inchangées. La figure 2 montre le graphique que je possède pour le papier Fomabrom variant III et mon agrandisseur équipé d’une tête SuperChromega D II
1L’échelle Stouffer de 31 segments, correspond à un écart de densité de 0.1. Dans ce cas 1 diaphragme correspond à 3 segments au lieu de 2
Générer un ensemble de tirages de contact
Obtenir une bonne exposition
Réglez la tête dichroïque sur le jaune maximum, le magenta zéro et le cyan zéro. Maintenant, réglez la tête de l’agrandisseur à une hauteur confortable et déterminez une ouverture et un temps d’exposition qui permettent de centrer l’échelle de gris sur l’image de l’échelle de densité. Il est utile de savoir qu’une variation de densité de 0,15 correspond à un demi diaphragme ; ainsi, une variation d’un diaphragme dans l’exposition déplacera l’échelle de gris de deux pas sur une échelle de densité de 0,15. En outre, il est bon d’avoir l’objectif à au moins trois diaphragmes de l’ouverture maximale ; cela vous donne une plus grande marge de manœuvre pour le reste des tirages par contact.
Idéalement, vous obtiendrez une exposition qui produit au moins deux ou trois pas de blanc pur à une extrémité de la bande, et au moins deux ou trois pas de noir à l’autre extrémité.
Réalisation d’un jeu complet de tirages
Maintenant, allez-y et faites un ensemble de tirages par contact, en ajustant la filtration d’environ 30-70cc à chaque fois, en allant du jaune maximum à l’absence de filtration, puis de l’absence de filtration au magenta maximum. Il n’est pas nécessaire que les étapes soient exactement les mêmes ; nous allons interpoler entre les points, il suffit donc qu’ils soient suffisamment proches pour obtenir une bonne interpolation. Il est cependant important d’avoir une bande sans filtration, car ce point ne peut pas vraiment être interpolé à partir des autres points de données.
Au dos de chaque bande de contact, notez le type de papier, le filtrage, le temps d’exposition, l’ouverture de l’objectif d’agrandissement et tout ajustement de l’exposition (voir ci-dessous).
Effectuer et enregistrer les ajustements de l’exposition
En effectuant les tirages par contact, vous découvrirez qu’en réduisant la quantité de filtration jaune, l’échelle de gris ne sera plus centrée sur la bande. Si elle est trop décentrée, vous pouvez l’ajuster en réduisant l’ouverture d’un diaphragme. Avec une cale de densité 0,15, l’échelle de gris se déplacera de deux pas pour chaque diaphragme. Il se peut que vous deviez également ajuster l’ouverture lorsque vous passez de l’absence de filtration au magenta maximum ; dans ce cas, vous devrez probablement ouvrir d’un diaphragme pour que l’échelle de gris reste centrée. Lorsque vous enregistrez le réglage de l’exposition, notez-le dans des unités qui correspondent aux pas de l’échelle que vous utilisez. Par exemple, pour une échelle de densité 0,15, vous enregistrerez une diminution d’un diaphragme de l’exposition par 2 pas, une augmentation par -2pas.
Pas besoin de garder l’échelle de gris parfaitement centrée ; assurez-vous simplement que vous avez quelques pas de blanc à l’extrémité blanche, et quelques pas de noir à l’extrémité noire. Pour chaque tirage contact, notez les réglages effectués ; ces informations sont essentielles pour exploiter les données par la suite.
Lorsque vous enregistrez des ajustements d’exposition, convertissez les données pour qu’elles correspondent aux pas de l’échelle que vous utilisez. Notez que la première impression par contact que vous avez réalisée aura un réglage d’exposition de zéro. Toutes les modifications de l’exposition seront enregistrées par rapport à cette bande. Par exemple, dans la figure 1, les tirage par contact correspondant à la troisième rangée a reçu une exposition inférieure d’un diaphragme par rapport à la première. Un diaphragme correspond à 2 pas sur l’échelle de densité, l’ajustement de l’exposition est donc enregistré comme 2 pas pour ces deux entrées.
Extraction des données
Figure 1 : 2 bandes de contact pour 2 réglages de filtrage différents sur papier Fomabrom. La dynamique d’exposition est représentée par les cadres rouges. Du bas vers le haut on observe clairement l’augmentation du contraste.
Une fois que les bandes de contact ont été lavées et séchées, vous pouvez procéder à l’extraction des données nécessaires. Le tableau que j’utilise pour enregistrer mes données est présenté à la figure 1, rempli avec mes données pour le papier Fomabrom variant III et mon agrandisseur.
Les cinq premières colonnes (intitulées Magenta (cc), Jaune (cc), Dernier non blanc, premier non noir et correction d’exposition contiennent les données extraites des tirages contact. Les autres colonnes contiennent des valeurs calculées lors des étapes ultérieures.
Triez les bandes de contact dans l’ordre, du filtrage maximal du jaune au filtrage maximal du magenta, en passant par l’absence de filtrage. Examinez les tirage par contact sous une lumière appropriée pour visualiser les tirage. Chaque tirage montre des segments qui correspondent au maximum au noir du papier, suivies d’un certain nombre de segments qui passent par les nuances de gris, et enfin plusieurs segments de blanc de base du papier.
Sur les différentes bandes d’essai, la dernière case qui n’est pas blanche tombe sur différents segments ; cela est dû au fait que la vitesse apparente du papier a changé à cause des changements de filtration et des changements d’exposition effectués pour garder l’échelle de gris centrée sur le tirage. Une fois que nous aurons compensé les modifications apportées à l’exposition, nous saurons exactement de combien nous devons ajuster l’exposition pour que ce ton non blanc le plus clair reste tombe toujours sur le même segment lorsque nous faisons varier la filtration. C’est la moitié de l’objectif de tout ce processus !
Vous verrez que l’échelle de gris couvre une dynamique différente sur les différents tirages par contact. C’est la preuve visuelle que le changement de filtration modifie l’échelle d’exposition du papier. L’échelle de gris des tirages réalisés avec un filtre jaune couvre plus de pas que celle des tirages réalisés avec un filtre magenta. Comme les qualités de papier varient d’un fabricant à l’autre et d’un papier à l’autre, j’utilise l’échelle d’exposition mesurée pour exprimer lcontraste du papier. Vous trouverez cependant une section à la fin du documents qui fait le lien avec les grades de 00 à 5 des filtres couleurs habituels.
Préparez un tableau vierge comme celui de la figure 1, avec une ligne vierge pour chaque tirage par contact. Pour chaque tirage, notez dans le tableau le filtrage utilisé pour cette bande (dans la colonne « Magenta » ou « Jaune » appropriée), le numéro du premier segment qui n’est pas le noir maximum (dans la colonne Premier non noir), le numéro du dernier segment qui n’est pas le blanc de base du papier (dans la colonne Dernier non blanc), et tout ajustement de l’exposition utilisé pour cette bande (dans la colonne « Ajustement de l’exposition »). Si vous remarquez que la première case non noire ou la dernière case non blanche est plus claire ou plus sombre que d’habitude, n’hésitez pas à interpoler les valeurs.
Calculs
Vous allez maintenant devoir effectuer une série de calculs pour chaque ligne de données. J’ai créé une feuille de calcul qui automatise ces calculs, ce qui simplifie l’ensemble du processus. Cependant, le calcul est simple et peut parfaitement être fait à la main.
Première non noir ajusté – Cette colonne contient les chiffres de la colonne « Premier non noir », ajustés pour compenser les changements d’exposition que vous avez effectués pour garder l’échelle de gris centrée. Pour ce faire, vous ajoutez les entrées de la colonne « Premier non noir » et de la colonne « Ajustement de l’exposition » de cette ligne pour obtenir l’entrée de la colonne « Premier non noir ajusté ». Par exemple, dans la troisième ligne de la figure 1, j’ai calculé le « Premier pas noir non maximal ajusté » en ajoutant 5,5 (le dernier numéro de segment non blanc pour cette ligne) et 1,0 (l’ajustement de l’exposition en segment pour cette ligne) pour obtenir 6,5. J’ai enregistré 6,5 dans la colonne » Adjusted First Non-Max Step » pour la troisième ligne.
Premier non blanc ajusté – Cette colonne est calculée de manière similaire. Encore une fois, l’objectif est de produire une colonne qui contient les données de la colonne » Dernier non blanc « , ajustées pour compenser tout changement d’exposition. Pour ce faire, il suffit d’ajouter la valeur « Dernier non blanc » de la ligne à la valeur « Ajustement d’exposition » et d’entrer le résultat dans la colonne « Dernier non blanc ajusté ».
Échelle d’exposition – L’échelle d’exposition est la mesure du contraste global du papier. Dans mon système, l’échelle d’exposition est la différence d’exposition nécessaire pour passer du dernier ton non-blanc au premier noir non-maximum, exprimée en nombre de pas sur la cale d’exposition. Pour calculer l’échelle d’exposition, soustrayez le numéro de segment du premier noir non maximal ajusté du numéro de segment du dernier non-blanc ajusté. Par exemple, pour la première ligne de la figure 1, j’ai soustrait 5,0 de 17,5 pour obtenir 12,5.
Ajustement nécessaire de l’exposition – Trouvez la ligne qui a le numéro de segment le plus petit pour la colonne dernier non-blanc ajusté – c’est la ligne qui représente le réglage le plus lent pour le papier considéré, ici pour le réglage magenta maximal. Nous allons égaliser l’exposition sur toutes les différentes échelles d’exposition en « ralentissant » tous les réglages plus rapides (en introduisant de la densité neutre) pour qu’elles correspondent à celle-ci. Pour ce faire, soustrayez la dernière entrée non blanche corrigée de la ligne la plus lente de la dernière entrée non blanche corrigée de chaque ligne, et inscrivez-la dans le tableau. Dans la figure 1, la valeur la plus basse dans la colonne du dernier segment non-blanc ajusté se trouve sur la dernière ligne (case surlignée en vert), où la valeur de cette colonne est 11,0. Pour obtenir la valeur de correction d’exposition de la première ligne, j’ai donc soustrait 11 de la valeur de la première ligne (qui est de 17,5) pour obtenir 6,5, que j’ai inscrit dans la colonne « Ajustement nécessaire de l’exposition » de la première ligne. J’ai réalisé le même calcul pour toute les lignes du tableau, à l’exclusion de la dernière bien entendu.
Calibrage de la densité neutre
Avant de pouvoir calculer les valeurs de filtrage finales, nous avons besoin d’un moyen de relier la densité neutre introduite par l’introduction de valeurs égales de Cyan, Magenta et Jaune aux segments de notre échelle de densité.
Pour ce faire, il faut
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mesurer la quantité de densité neutre à introduire pour correspondre exactement au changement d’intensité lumineuse obtenu lorsque nous ajustons l’ouverture de l’objectif d’agrandissement de deux (ou trois) diaphragmes.
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Puis, diviser cette valeur par le nombre de segments de notre échelle correspondant à deux (ou 3) diaphragmes. Ici une variation de 2 (3) diaphragmes correspond à 4 (6) segments
Avec la tête dichroïque réglée sans filtration, l’ouverture de l’objectif d’agrandissement réglée à fond, et aucun négatif dans le support, mettez le posemètre d’agrandissement sur le plateau et lisez la valeur mesurée. Maintenant, ouvrez l’objectif de deux diaphragmes (ou 3). Le posemètre doit indiquer une augmentation de 2 (3) EV. Augmentez progressivement la densité neutre en introduisant des quantités égales des trois couleurs Cyan Jaune et Magenta jusqu’à ce que le posemètre indique à nouveau la valeur précédente.
Dans mon cas, j’ai dû régler 45 cc de densité neutre pour correspondre à un changement de deux diaphragmes, donc pour mon agrandisseur j’ai besoin de 45/4 soit11,25 cc de densité neutre pour correspondre à un segment de mon échelle.
Enfin, rappelez-vous que les papiers d’impression noir et blanc sont insensibles à la lumière rouge. Le réglage de la filtration cyan permet d’ajuster la quantité de lumière rouge qui frappe le papier (car les filtres de transmission soustraient leur couleur complémentaire). Pour cette raison, pour l’impression en noir et blanc, le filtrage cyan ne fait aucune différence et nous pouvons ignorer la contribution du cyan à la densité neutre. Par conséquent, la filtration du cyan est ignorée dans les calculs finaux.
N.B. : votre posemètre d’agrandissement est très probablement sensible à la lumière rouge, et il est donc important d’utiliser le filtrage cyan pour déterminer la quantité de densité neutre dont vous avez besoin pour correspondre à un segment sur l’échelle de densité.
Calculs finaux
Maintenant que nous avons établi une relation entre les unités de densité de l’échelle et la quantité de densité neutre réglée sur notre tête dichroïque, nous pouvons calculer les valeurs de filtration globales, qui comprennent à la fois la filtration jaune ou magenta nécessaire pour modifier l’échelle d’exposition du papier et la densité neutre nécessaire pour compenser les changements de vitesse du papier. Pour ce faire, nous remplissons les quatre dernières colonnes du tableau 1.
Densité neutre nécessaire pour le réglage de l’exposition – Pour calculer l’entrée dans cette colonne, vous multipliez le « Réglage de l’exposition nécessaire en pas » par la quantité de densité neutre en CC que vous devez régler sur votre agrandisseur pour correspondre à un pas sur votre calage en pas. Par exemple, en me rappelant que pour mon agrandisseur, 11,25 CC de ND correspondent à un pas sur mon échelle de densité, j’ai calculé la valeur de la deuxième ligne en multipliant 6 par 11,25, ce qui me donne 67,5, que j’ai ensuite arrondi à l’unité la plus proche pour obtenir 67.
Magenta final (cc) – L’entrée dans cette colonne est la somme de la colonne « Magenta (cc) » originale et de la colonne de densité neutre. Par exemple, dans la troisième ligne de la figure, j’ai ajouté 0 et 67 pour obtenir 67.
Jaune final (cc) – L’entrée dans cette colonne est la somme de la colonne « Jaune (cc) » originale et de la colonne de densité neutre. Par exemple, dans la la troisième ligne de la figure, j’ai ajouté 100 et 67 pour obtenir 167.
La figure 2 montre l’ensemble des résultats sous forme graphique pour ma tête SuperChromega D et le papier Fomabrom variant III.
Comment l’utilise-t-on ?
Pour utiliser le système en pratique, supposons que vous vouliez faire un tirage avec l’échelle d’exposition « normale », celle qui correspond à la majorité des négatifs. Dans mon cas, mes négatifs s’impriment généralement bien lorsque j’utilise une échelle d’exposition d’environ 7.
Tout d’abord, je règle la tête dichroïque de mon agrandisseur pour qu’elle corresponde aux lignes du tableau correspondant à 7 sur le tableau. Sur la figure 2, cela correspondrait à environ 90 pour le magenta et 40 pour le jaune.
Après avoir obtenu une exposition correcte des hautes lumières, prenez le tirage et réfléchissez aux zones sombres. Si les parties sombres du tirage sont trop sombres, je réduirais le contraste, c’est-à-dire que j’allongerais l’échelle d’exposition du papier. Pour ce faire, essayez de changer l’échelle d’exposition à, peut-être, 8. Le tableau nous indique que cela nécessite un filtrage d’environ 85 pour le magenta et 60 pour le jaune. Je réinitialise donc le filtrage dichroïque à ces valeurs, et je fais un autre tirage en gardant exactement la même exposition. La densité des hautes lumières du tirage résultant sera inchangée.
De même, si je trouve que les ombres ne sont pas assez sombres, je réduis l’échelle d’exposition, peut-être à 6, en changeant le filtrage à 100 pour le magenta, et 25 pour le jaune.
Quelle que soit l’échelle d’exposition que vous choisissez, l’exposition des hautes lumières restera la même. Vous pouvez réaliser une série de tirages avec des modifications progressives du contraste sans avoir à procéder à des ajustements.
Dans certains cas, je choisis l’échelle d’exposition qui donne à l’impression la bonne sensation de texture. Dans ce cas, l’exposition constante des hautes lumières ne m’est pas d’un grand secours, puisque la texture est déterminée par le contraste et la densité des tons moyens. Cependant, le système offre un moyen prévisible et reproductible de produire des changements connus dans le contraste, puisqu’il est calibré à l’aide d’une échelle d’exposition mesurée plutôt qu’à l’aide de dénominations nébuleuses.
Supposons que j’aime l’aspect du tirage, mais que je pense qu’une zone particulière pourrait bénéficier d’un contraste accru. Dans ce cas, je pourrais masquer cette zone tout en effectuant l’exposition de base au contraste normal, puis régler le filtrage pour cette zone à un contraste plus élevé, et effectuer une autre exposition (exactement la même que la première). Voilà ! Les densités des hautes lumières correspondent, mais une partie du tirage a été réalisée avec un contraste plus élevé que le reste, le tout sans essais à l’aveuglette pour obtenir les temps de masquage corrects.
Extension de la gamme de filtration
Pour atteindre les extrêmes de la gamme des échelles d’exposition possibles avec les papiers VC modernes, il est parfois nécessaire d’utiliser plus de filtration que ce que votre tête dichroïque peut fournir. Dans ce cas, vous pouvez étendre le système en complétant la filtration de la tête dichroïque avec des filtres en gélatine magenta ou jaune. Un filtre de chaque type devrait suffire.
Il est facile de produire un autre diagramme pour chaque filtre supplémentaire. Réalisez un ensemble de tirages par contact en escalier en partant de l’absence de filtration dichroïque et du filtre magenta, en passant par le magenta maximum et le gel magenta. Le tableau qui en résulte vous permettra d’atteindre l’échelle d’exposition la plus courte (contraste maximum) que le papier peut fournir. L’exécution d’un ensemble pour vous permet d’atteindre l’échelle d’exposition la plus longue dont le papier est capable. Notez que de nombreux papiers ne parviennent pas à atteindre un noir maximal en cas de filtrage très poussé ; vous pouvez noter où cela se produit sur votre graphique afin d’éviter cette région lors du tirage si vous souhaitez obtenir des noirs complets.
Différentes valeurs d’impression maintenues constantes
Il n’y a rien de magique à choisir le ton non blanc le plus clair de l’échelle de gris comme valeur d’impression à maintenir constante ; c’est simplement la façon dont la plupart des imprimantes aiment travailler.
Vous pouvez toutefois étalonner le système en utilisant le ton le plus sombre ou un ton intermédiaire sélectionné. Cela produira un graphique différent, qui maintiendra l’exposition constante pour la valeur d’impression sélectionnée.
Il suffit d’ajouter une colonne au graphique pour enregistrer le numéro d’étape de la valeur d’impression que vous souhaitez maintenir constante. Au fur et à mesure que vous extrayez les données des tirages par contact, identifiez le numéro d’étape qui correspond à cette valeur d’impression et enregistrez-le. Ajoutez ensuite une autre colonne, cette fois pour la valeur corrigée ; vous corrigez la correction d’exposition comme vous l’avez fait pour les colonnes » Premier noir non maximal » et » Dernier non blanc « . J’appellerais cette nouvelle colonne « étape CE ajustée ». Maintenant, au lieu d’utiliser la colonne « Dernier non-blanc ajusté » pour calculer les entrées de la colonne « Ajustement d’exposition nécessaire », utilisez la nouvelle « étape CE ajustée ». Tous les autres calculs sont inchangés.
Exposition presque constante
Les filtres à contraste variable de certains fabricants offrent une exposition constante sur la majeure partie de la plage de contraste, mais pour certains filtres (généralement, les filtres offrant le plus de contraste), vous devez augmenter l’exposition d’un diaphragme. Il y a une raison à cela : la différence entre la vitesse non filtrée des papiers VC et la vitesse avec une filtration maximale du jaune ou du magenta peut être supérieure à deux diaphragmes. Ce système produit ses caractéristiques d’exposition constante en ralentissant tout pour correspondre au point le plus lent. Certains peuvent trouver cela gênant, en particulier s’ils utilisent rarement les extrêmes de la gamme de contrastes disponibles. Dans ce cas, il serait simple de suivre l’approche utilisée par les fabricants de papier, et de produire une exposition constante sur les parties les plus utilisées de la gamme, et d’augmenter l’exposition d’un ou deux diaphragmes pour les parties moins utilisées et plus lentes.
Il suffit de déterminer la région du graphique que vous souhaitez accélérer et de soustraire la densité neutre de ces valeurs pour obtenir un changement d’un diaphragme par exemple. Si vous soustrayez cette quantité de densité neutre de toutes les valeurs graphique qui comprennent au moins cette quantité de densité neutre, vous accélérerez d’un diaphragme exactement.
Par exemple, il faut 22.5 cc de densité neutre sur mon agrandisseur pour obtenir un changement d’un diaphragme. Si l’on se réfère à la figure 2, on peut voir que l’on peut soustraire cette quantité de densité neutre pour les dynamiques d’exposition de 7 à 12, ce qui donnera exactement un diaphrgme de plus que l’original. Je peux aussi simplement lire les valeurs du graphique original et soustraire 22.5cc de chaque valeur à la volée.
Remerciements (de l’auteur original)
Comme pour toute chose, le mérite de ce système doit être partagé avec plusieurs personnes.
L’article d’Howard Bond intitulé Finding Paper Contrast and Exposure Changes, Darkroom and Creative Camera Techniques, Nov./Dec. 1992, décrit comment utiliser une échelle de densité pour mesurer les changements de vitesse du papier et d’échelle d’exposition. Cet article m’a fourni les outils de base pour mesurer la vitesse du papier et l’échelle d’exposition nécessaires pour mettre en place mon système.
Barry Sherman a fourni une autre clé dans l’une de ses excellentes notes publiées sur le groupe de discussion Internet rec.photo. Dans ce billet, Barry décrit comment il a produit un ensemble de paramètres de filtration pour sa tête dichroïque en utilisant son analyseur de couleurs pour générer des paramètres qui correspondent à son ensemble de filtres PolyMax. Le post de Barry m’a fait réaliser que l’impression VCCE avec une tête dichroïque était possible, et m’a incité à travailler sur la manière de la réaliser.
Plusieurs membres de la communauté rec.photo ont rendu un service inestimable en lisant les versions préliminaires de cet article et en fournissant d’excellents commentaires et suggestions – Barry Sherman, Danny Altschuler et Myron Gochnauer ont tous travaillé à la lecture des premières versions et m’ont permis d’améliorer l’article et de mieux comprendre l’impression. Merci à vous tous.
Naturellement, tous ces gens partagent le crédit, mais pas la responsabilité. Toutes les erreurs sont de mon seul fait.
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